28 mai 2006

Sur le cas de Ayaan Hirsi Ali

Pour avoir « menti » sur son nom et sur son parcours réel lors des formalités pour obtenir l’asile politique, Ayaan a été déchue de la nationalité néerlandaise. Pourtant, elle est bel et bien une « vraie » réfugiée politique mais il semble que pour le gouvernement de droite et son propre parti (de droite), la vie et le destin de cette femme qui combat pour les droits des femmes et contre l’Islam politique ne comptent pas.

Ayaan est une femme originaire d’Afrique de l’Est qui a fuit l’oppression patriarcale et la morale étouffante de l’Islam, qui combat l’excision. Elle va trouver asile aux Pays Bas. Dans son combat, après un passage au Parti travailliste néerlandais, elle va se rallier au Parti libéral de Bolkestein pour finalement subir une mesure injuste et raciste énoncée par une ministre de son propre parti !

Ayaan se retrouve broyée par la conjonction de trois facteurs :
1) une mouvance islamiste qui la harcèle avec constance au point d’amener son exfiltration temporaire aux USA en 2004 par mesure de sécurité, mouvance qui est capable d’exercer suffisamment de pression sur le gouvernement néerlandais pour amener celui-ci à des concessions.
2) une gauche communautariste qui confond défense des immigrés et promotion du repli communautaire et de la différence des droits.
3) une droite libérale qui est, comme toutes ses cousines de l’Europe entière, raciste et hostile au droit d’asile.

Aujourd’hui Ayaan a trouvé refuge aux USA auprès d’un think tank (fondation politique) néoconservateur. Ceci éclaire sur l’état d’isolement de cette femme qui ne trouve appui qu’auprès de gens qui ne la soutiendront pas longtemps ni fermement si elle veut continuer son combat pour les droits des femmes. Bush mène plus rapidement, plus surement à Ben Laden qu’elle ne l’imagine…

Dans le cas présent, ceux qui objecteront que Ayaan est encartée ou abritée à droite pour refuser de condamner sa déchéance de la nationalité néerlandaise sont à l’image de ceux qui hurlaient avec les loups au moment des procès de Moscou.

Conditionner la condamnation de la mesure raciste et anti-droit d’asile que vient de subir Ayaan à son affiliation politique est une erreur que font ceux qui ne comprennent pas que « la liberté, c’est toujours au moins la liberté de celui qui pense autrement » (Rosa Luxembourg).

Pour la défense des droits des femmes, pour la défense de la laïcité, pour la défense du droit d’asile, pour la défense des immigrés en Europe, la mesure prise à l’encontre de Ayaan doit être abrogée !

La rédaction d’APS

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