28 mars 2007

De la rue Rampal à la Gare du Nord

Les faits qui se sont déroulés à une semaine d’intervalle à la sortie de l’école maternelle de la rue Rampal dans le 19ème arrondissement de Paris et à la Gare du Nord, ce mercredi soir, sont significatifs de la situation en France.

Certes au regard des plus de 60 millions d’habitants que compte ce pays, les quelques dizaines de personnes dans la rue Rampal, et les quelques centaines à la Gare du Nord sont une poignée. Néanmoins, dans ces deux cas, sans la moindre préparation, sans la moindre concertation préalable, des gens se sont opposés spontanément à l’arbitraire policier et ont provoqué un effet politique qui vise directement le pouvoir en place.

Ni les mères de famille venant chercher leur progéniture à une sortie de maternelle, ni les banlieusards harassés par une journée de boulot ne sont des révoltés par destination. Et pourtant, il a suffi d’interventions policières musclées pour provoquer des réactions spontanées de la part de gens qui, au préalable, n’étaient nullement liés par un projet commun et qui avaient bien d’autres soucis en tête en quittant leur domicile ou leur travail que d’aller s’opposer à la police.

« Laisser les grandir ici », « Sarkozy enculé », « transports gratuits », « non aux expulsions », en quelques slogans, beaucoup de la politique gouvernementale se retrouve massivement vomi par un échantillon de la population.

Malgré les dissimulations et distorsions de la grande presse, on finit par comprendre que la Gare du Nord a été le lieu d’affrontements ou d’une grande tension pendant plus de trois heures. Le candidat Schivardi, entendu sur France Inter ce jeudi soir, a dit que la Gare d’Austerlitz était anormalement bourrée de flics ce même mercredi soir, alors que, provincial, il était de passage dans la capitale.

Le reportage sonore de France Inter rapportant le passage de Sarkozy dans la même Gare du Nord ce jeudi matin, sous les huées, pour aller prendre le TGV Nord apporte un supplément à ce tableau. Le pouvoir actuel est largement, majoritairement impopulaire mais tous les partis d’opposition de gauche n’en tirent rien. Pire, les sondages donnent la gauche, tous candidats confondus, à un niveau terriblement bas.

Les déclarations de Royal, suite aux incidents de la gare du Nord, ont consisté à se lancer dans la course sécuritaire. Et la gauche hors PS se contente de dénoncer les actes du régime et de sa police mais n’appelle pas à s’en débarrasser.

Le communiqué de la LCR, paru le 28 mars, en est un exemple typique. La politique gouvernementale est stigmatisée, mais aucune issue politique n’est indiquée. Pourtant, la seule façon de mettre un coup d’arrêt aux actuelles pratiques policières consiste tout simplement à virer ce gouvernement qui est le chef de cette police.

PS, PCF, LO, LCR, PT, Collectifs anti-libéraux, chacun à leur manière, chacun dans son registre, tous ont le regard porté sur la même ligne bleu horizon du pouvoir UMP. Ligne indépassable, ligne destinée à demeurer éternellement sous nos yeux tandis que « les luttes, les luttes » se suivraient pour « résister » jusqu’à la fin des temps.

Aujourd’hui, en France, le pouvoir UMP, ses hommes, sa politique, son candidat sont discrédités mais Sarkozy ..ou Bayrou sont donnés vainqueurs au deuxième tour. Ce paradoxe doit être combattu en réunissant les conditions d’un passage de la mobilisation défensive à la recherche offensive d’une issue se fixant comme objectif conscient d’en finir avec Sarko, Bayrou, Le Pen et de Villiers, et de se débarrasser de la majorité UMP-UDF à l’assemblée.

Il faut aider ce rejet massif et spontané de cette politique et de ce régime à se transformer en une force irrésistible. A défaut, les conditions pourraient être réunies par ce pouvoir minoritaire pour museler impitoyablement toute révolte, toute opposition à sa politique. Il est encore temps d’inverser le cours des choses.

Pour discuter et s’organiser sur cette orientation, plusieurs groupes (CLSRD, Le Militant, le CCI(T), La Commune* ) appellent à une réunion le samedi 21 avril de 14h à 18H, à l’AGECA à Paris. APS invite ses lecteurs à y participer.

* La Commune n'est pas signataire de l'appel référencé ici mais cherche à poursuivre avec les trois autres groupes, comme avec tous les militants disponibles à cet effet, dans la recherche d'un débouché politique qui vise à virer la droite et aller vers un gouvernement des travailleurs.

Un nouveau blog en soutien aux travailleurs d'Irak

Allez visiter et mettez dans vos favoris le site suivant :

IRAQ UNION SOLIDARITY SCOTLAND

Ce blog est réalisé par la campagne écossaise de soutien aux travailleurs et aux syndicalistes irakiens en butte à l'occupation impérialiste et aux attaques des forces réactionnaires islamistes (aussi bien gouvernementales que de "résistance").

24 mars 2007

Les Irakiennes sont les cibles n°1 des milices

Les Irakiennes sont les cibles n°1 des milices

Houzan Mahmoud, porte-parole de l’Organisation pour la libération des femmes en Irak. Elle vit à Londres depuis 1996 et a été menacée de mort en février par un groupe lié à Al-Qaida.

Interview parue dans l'édition du 15 mars 2007 du journal gratuit "20 Minutes" distribué en région parisienne.

A quoi peut ressembler la vie quotidienne des femmes en Irak ?

Elles n'ont pas de vie quotidienne à proprement parler. Elles ne peuvent pas se réveiller le matin en se disant : « Je vais faire ça et ça », car il peut y avoir un attentat à tout instant. Elles doivent batailler pour réussir à tenir leur foyer, vu la pénurie de ressources comme l'eau ou l'électricité. Et elles redoutent d'envoyer leurs enfants à l'école, parce qu'ils peuvent se faire enlever contre une forte somme d'argent, que les parents n'ont pas la plupart du temps.

Vous dénoncez la dégradation de leur condition depuis 2003...

Les femmes ont été les cibles privilégiées des milices islamistes dès le début de l'occupation américaine en 2003. La guerre et la criminalité ont favorisé la multiplication de ces milices armées, dont le premier message fut : « Les femmes doivent rester à la maison, s'occuper des enfants, faire la cuisine et le ménage. Elles ne peuvent pas travailler et doivent sortir voilées. » Aujourd'hui, les femmes sont victimes de viols, d'enlèvements, d'assassinats, parfois en public, et de crimes d'honneur.

Qu’advient-il des femmes violées ou kidnappées ?

Elles seront tuées de toute façon pour ces questions d'« honneur ». Je me souviens d'une femme qui avait été kidnappée. Ses ravisseurs avaient demandé une rançon au père pour la relâcher. Il leur a répondu : « Vous savez, il vaut mieux la tuer, parce qu'on devra le faire de toute façon pour laver l'honneur de notre famille. » Non seulement les femmes sont victimes, mais elles sont punies au lieu d'être soutenues. Environ cent femmes sont victimes chaque mois de crimes d'honneur à Bagdad. Imaginez à l'échelle du pays. C’est aussi pour ça que les familles ne viennent pas chercher ou reconnaître les corps des femmes retrouvées mortes, souvent décapitées, mutilées, et déposées à la morgue. Elles ne veulent pas que cela se sache. Nous avons ouvert deux centres d’accueil, à Bagdad et Kirkouk, pour accueillir ces femmes menacées de crimes d’honneur.

Vous avez découvert que de nombreuses femmes peuplaient les prisons…

En 2006, notre organisation a effectivement révélé, grâce à une enquête menée dans des conditions difficiles dans la prison de Al Kazamiah, que des femmes et leurs enfants sont détenus en prison soit parce qu’elles ont un lien, même très vague, avec des insurgés, soit sans aucun motif. Elles n’ont aucun avocat ni recours légal. Certaines nous ont montré des marques de tortures qu’elles ont subies pendant leur enfermement, où elles sont maltraitées et violées par des gardiens ou des soldats irakiens.

Qu’en est-il des mariages dits « de plaisir » ?

Ils ont été initiés par l'Armée du Mehdi, du milicien chiite Al-Sadr, dans le sud de l'Irak. Sadr a demandé ouvertement à des femmes chiites de rejoindre son armée pour quelques jours pour distraire ses hommes. C'est de la prostitution version islamique. Humiliées, elles risquent là encore d'être tuées si la famille l'apprend. Mais ces miliciens ont la force et les armes, donc ils peuvent imposer ce qu'ils veulent. Sous Saddam Hussein, ce n'était évidemment pas idéal, mais au moins les femmes ne subissaient pas toutes ces violences arbitraires. Avant, nous avions un seul dictateur, donc on savait contre qui on luttait. Désormais nous en avons des centaines.

Comment était-ce sous Saddam Hussein ?

Les femmes pouvaient travailler, aller à l’école, divorcer, des droits acquis grâce à un mouvement de défense des femmes datant des années 1950. Aujourd’hui, elles peuvent se faire tuer pour rien. Nous assistons à une « brutalisation » de la société, à laquelle participe l’Etat.

Le président américain Bush avait notamment argué de la situation des femmes en Irak pour justifier l’invasion en 2003…


Bush ne s’est jamais préoccupé de la situation des Irakiennes. C’était un prétexte. Aujourd’hui, les femmes sont encore plus cloîtrées chez elles. Mon opinion, c’est que l’administration américaine est responsable des violences qui leur sont faites, car les miliciens terrorisent les femmes sous la supervision des Etats-Unis. Les Irakiennes pâtissent d’une radicalisation de la société et d’un virage réactionnaire, tribal et sectaire qu’accroît la présence des troupes étrangères. Il faut que les Etats-Unis partent. J’étais contre la guerre, je suis contre l’occupation.

La société civile tente-t-elle de résister aux violences des milices ?

Oui. La solidarité du peuple est capitale. Par exemple, quand en 2005 le pont que traversaient des milliers de chiites en pèlerinage s’est effondré, les sunnites du voisinage ont accouru pour les sauver de la noyade. Le problème, c’est que les milices et le gouvernement tentent de politiser les religions. Je m’élève contre cela. Je suis athée, je veux avoir le droit de critiquer la religion. Les gens essayent de lutter contre l’islamisation. C’est pour ça que les milices nous persécutent.

Cette lutte vous a valu des menaces de mort…

Au Kurdistan (nord de l’Irak), d’où je viens, un projet de loi visait à introduire la charia. Je m’y suis opposée. Cela rendrait la situation plus difficile encore pour les femmes. En février dernier, j’ai reçu un mail, intitulé « kill » (« meurs ») du groupe djihadiste Ansar al-Islam, lié à al-Qaida. Il me menaçait de mort pour « faire campagne contre l’islam ». Mais ce n’est ni une surprise, ni un obstacle pour nous empêcher de poursuivre notre combat.

Recueilli par Faustine Vincent

18 mars 2007

Appel de militants trotskistes "historiques"

Nous reproduisons à titre de document cet appel de vieux militants du trotskisme en France. Bien que doutant que le problème de la présidentielle de 2007 soit réductible à de l'échec de la candidature Bové, nous pensons que cet appel illustre en quoi la LCR est devenue plus préoccupée par sa boutique que par les intêrets supérieurs des travailleurs.

L'issue politique en France pour commencer à résoudre les problèmes des travailleurs est d'en finir avec ce régime, de battre Sarkozy, Bayrou et Le Pen et de virer la majorité UMP-UDF de l'Assemblée nationale. APS appelle les militants et électeurs de Royal, Bové, Besancenot, Buffet, Laguiller, Schivardi à agir ensemble selon l'orientation de l'appel référencé ici.
La rédaction.



Rappel à l’unité de classe !

Nous sommes des "vétérans" du trotskisme qui n’ont jamais quitté la lutte pour " transformer le monde”, ayant dans le passé appartenu à des tendances différentes et se retrouvant dans une compréhension commune du caractère de la crise mondiale du système capitaliste qui est entré, avec le libéralisme, dans une nouvelle barbarie menaçant jusqu’à l’existence de l’humanité elle-même.

De même nous nous retrouvons dans l’engagement pour l’altermondialisme, qui s’est largement développé en France à l’occasion de la lutte contre le projet de Constitution libérale de l’Europe en 2005.

C’est un large mouvement de collectifs, avec un haut niveau de démocratie et d’organisation, qui, avec d’autres forces, a permis de réaliser une victoire dans la lutte contre le libéralisme.

Ces collectifs se sont retrouvés en avant-garde pour les élections présidentielles en posant d’emblée la question de l’unité des forces antilibérales et plaçant ainsi les enjeux de cette bataille à un niveau supérieur.

Ils se sont maintenus en dépit de ceux qui les niaient et des diverses manœuvres pour les instrumentaliser ou pour réduire leur indépendance et la démocratie qui s’y manifestait. Ils ont ainsi révélé l’espoir que l’on peut mettre en eux.

Malgré ces réactions de santé politique, ils sont l’objet de diverses menaces. A l’échelle d’un tel enjeu, les calculs politiciens sont dérisoires et misérables.

De ce point de vue, l’engagement de toute notre vie nous rend particulièrement et douloureusement attentifs au rôle que la LCR a joué cette dernière année.

À l’inverse de la politique d’unité dans la lutte de classes, qui est celle de l’enseignement de Léon Trotski, et que nous pensions acquise, la LCR s’est tout à coup retirée sur elle même devant l’échéance de l’élection présidentielle.

Elle tenta de justifier son refus d’être partie prenante du mouvement pour des candidatures unitaires par l’ambiguïté des textes adoptés quant à la nécessité d’un engagement net à ne participer en aucun cas à une alliance et à la participation de nos futurs élus à un gouvernement social-libéral du PS.

Cette exigence était juste, mais se placer en marge du mouvement ne lui permettait pas de l’imposer.

Ce sont les collectifs eux-mêmes qui ont empêché l’opération "hégémonie" du PCF. En bloquant ce hold-up organisé par le PCF et en appelant à la candidature de José Bové, ils ont reconstruit une perspective unitaire et déjoué les opérations de ceux qui tentaient de les manipuler.

La LCR, après son refus de prendre une part active dans le rassemblement unitaire des Collectifs post-29 mai et son retrait complet de ce rassemblement en décembre 2006 (après St Ouen) et après son refus de revenir au sein de la nouvelle Coordination nationale (après Montreuil en janvier 2007), la LCR apparaît, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, comme le parti qui :

  • a déserté le champ de bataille sans combattre ;
  • a divisé le Front uni des antilibéraux lorsque ceux-ci refusaient de se soumettre à l’OPA du PCF sur le mouvement des Collectifs ;
  • comme le PCF, a cherché seulement à renforcer sa propre organisation, dans une stratégie aux antipodes d’une volonté proclamée de recomposition à la gauche du PS et de construction à terme d’une Force nouvelle.
En engageant la campagne de son porte-parole Besancenot, elle a durcit sa position, manifestant à la fois un mépris suicidaire pour le mouvement des collectifs, leur déniant leur caractère politique et la netteté de leur rejet radical du social-libéralisme, et en niant la représentativité unitaire de José Bové.

Cette politique de division place la LCR sur le même plan que le PCF. Nous ne pouvons l’accepter.

La construction d’un appareil qui met de côté les éléments essentiels du programme ne peut qu’aboutir à un échec comme appareil.

Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer le pourquoi d’une telle dérive. Ce qui importe est d’en montrer les possibles conséquences désastreuses.

Si la candidature de José Bové échouait, le mouvement des collectifs, privé d’un pôle, risquerait une dispersion pour toute une période, dont les conséquences s’étendraient jusqu’au-delà de nos frontières françaises.

L’espoir serait mis à mal par cette dispersion et par les combinaisons politiciennes, régionales et locales, qui déjà esquissent leur mise en place.

Nous sommes dans une de ces époques où chaque succès propulse en avant tandis que chaque erreur se paie très cher. Les responsabilités de la division sont donc énormes.

La pratique du Front unique combiné à une stratégie transitoire adaptée aux réalités de l’époque a été l’apport majeur de notre mouvement.

De ce fait nous en appelons à tous les militants, et d’abord à ceux de la LCR, de ne pas se laisser entraîner dans des voies sans issue mais à faire montre du courage politique en préférant l’intérêt général que manifeste l’ampleur sociale du mouvement des collectifs à celle des cocons partidaires, ou au repli sur les causes partielles.

Jean-René Chauvin (ex-déporté à Mathausen, Auschwicz, Buchenwald), Michel Lequenne, Pierre Avot-Meyers, Jean Baummgarten, Gilbert Dalgalian, Claude Koval, Roland Vacher.

15 mars 2007

8 mars 2007 : tract commun

Le 8 Mars Journée internationale des femmes

Depuis le 19eme siècle, les femmes se battent pour acquérir le droit de travailler, le droit de se syndiquer, le droit de vote, le droit de faire de la politique.

En février 1917, ce sont les ouvrières russes de Saint-Pétersbourg qui en manifestant en masse pour le pain et la fin de la guerre ont déclenché la première étape de la révolution russe. On a cependant souvent oublié le caractère révolutionnaire de ce jour particulier, en en faisant une manifestation uniquement féministe.

Aujourd'hui le capitalisme déclinant s'attaque dans le monde entier aux travailleurs des deux sexes, mais ce sont les femmes, au travail et dans leur vie privée qui en souffrent le plus.

Dans les pays “ avancés ” comme la France, les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années, en s'attaquant à TOUTES les conquêtes sociales ont mis à mal particulièrement celles qui touchaient les femmes : travail de nuit pour les femmes comme pour les hommes, destruction progressive des centres de Protection Maternelle et Infantile, des crèches, 83% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes qui ne les ont pas choisis, les femmes représentent 57¨% des chômeurs non indemnisés, 60% des emplois aidés ou en CDD, 80% des salariés pauvres (en dessous du SMIC).

Dans le même temps, les femmes subissent des violences conjugales ( 20 000 femmes en France vivent dans la rue pour fuir un conjoint violent), des viols, des mariages forcés, des mutilations sexuelles. Le développement du chômage et de la misère entraînent la violence, la prostitution, le retour en force du machisme, de l'obscurantisme religieux dont les premières victimes sont toujours les femmes et les enfants.

Dans les pays où règne l'islamisme politique, c'est un véritable apartheid sexuel qui est imposé aux femmes qui sont interdites d'études, de travail, de droits élémentaires, dans ces pays la résistance des femmes rencontre la répression la plus barbare : lapidations, projections d'acide...

Cette journée a lieu cette année en France moins de deux mois avant les élections : le représentant direct de la bourgeoisie, Sarkozy, l'a annoncé, son élection (ou celle de Bayrou ou de LePen) signifierait des coups redoublés contre les salariés, les chômeurs, les immigrés.

Le combat pour les revendications des droits des femmes est inséparable du combat pour chasser les représentants des partis bourgeois et de l'organisation des travailleurs pour un gouvernement ouvrier.

En effet nous voulons :

  • un emploi stable à plein temps pour tous ceux et celles qui le souhaitent
  • la défense de l'IVG, de plus en plus mise en cause dans les hôpitaux publics
  • un service public de la petite enfance, le développement des crèches et leur gratuité.
  • le remboursement par la sécurité sociale de tous les moyens de contraception
  • le droit d'asile pour les femmes persécutées dans les pays sous la domination de l'islamisme politique en raison du seul fait d'être femme

    Le combat pour ces revendications est inséparable du combat de l'ensemble des travailleurs pour défendre leurs droits au travail, au logement, à des salaires décents, à la santé, aux études pour leurs enfants, à vivre où ils le souhaitent.

    Ce combat nécessite de s'attaquer au capitalisme, en France comme dans les pays où il a pris la forme d'états religieux pour mieux combattre les masses.

    Seule la prise du pouvoir par la classe ouvrière rendra aux femmes leurs droits, leur liberté, leur dignité.

    Signataires :
    CCI (T) – Comité Communiste Internationaliste (Trotskiste)
    PCOI-H – Parti Communiste Ouvrier d’Iran - Hekmatiste
    CLSRD – Club Liaisons Socialisme Révolution Démocratie
  • Iran : échos du 8 mars 2007

    Rapport de l’Organisation pour la Libération des Femmes – Iran (Extraits)

    Un 8 mars historique en Iran
    Les forces de sécurité attaquent les rassemblements de la Journée Internationale des Femmes
    Assemblées dans différentes villes pour la liberté et l’égalité en 2007

    Les gens ont accueilli favorablement la journée du 8 Mars cette année en Iran en organisant de nombreux événements dès avant le jour même à travers tout le pays. Cela a culminé par des rassemblements le jeudi, Jour International des Femmes. Les gens se sont passionnés par cette journée, ont préparé des manifestes, des résolutions, des banderoles, demandant l’égalité, condamnant l’apartheid de genre et l’oppression des femmes. Comme d’habitude, le régime islamique a tout essayé pour arrêter et prévenir ces initiatives. En dépit de la présence massive des paramilitaires et de la police secrète, de nombreux piquets et rassemblements ont eu lieu.

    Téhéran
    Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées autour de l’Université de Téhéran vers 16H pour commencer le rassemblement appelé par le comité d’organisation pour le 8Mars, soutenu par l’OLFI. Néanmoins, ce rassemblement fut empêché par les forces de sécurité. La République Islamique avait décidé d’empêcher toute célébration ici du 8 Mars. La présence massive des flics dans et autour de l’Université et du Parc Daneshjoo, là où ce rassemblement devait se clore, a entravé toute tenue de meeting. Toute personne qui tentait de lancer des slogans était immédiatement attaquée et arrêtée. Des témoins ont rapporté au siège de l’OLFI avoir vu près de 25 personnes ainsi arrêtées à l’Université ou au square Vali-e-asr.

    Certains des manifestants ont alors décidé de tenter à un autre endroit. Vers 18H, on rapporte qu’il y a eu un grand rassemblement au square Mohseni au nord de Téhéran, Les forces de sécurité l’ont attaqué aussi.

    Un autre meeting pour le 8 Mars a été organisé près du Parlement pour 14H. Environ 200 personnes ont tenté de se rassembler avant de subir l’attaque des forces de sécurité, quelques personnes ont été arrêtées. Les organisateurs du rassemblement ont cherché à lire leur déclaration. La foule rassemblée a exigé la libération des militantes féministes arrêtées le dimanche 4 Mars.


    Université de Téhéran, 8 Mars 2007
    Environ 1000 à 1500 personnes se sont rassemblées dans l’université pour protester contre la ségrégation et l’apartheid, basés sur le genre, contre la dictature et l’Etat policier. Les gens chantaient « le socialisme viendra ». Quelques orateurs ont pris la parole pour les revendications des femmes et lu une résolution clarifiant celles-ci. Des portraits de Mansoor Hekmat, le dirigeant du Parti Communiste-ouvrier, ont été exhibés, et les participants ont clos le rassemblement en chantant l’Internationale.

    Environ 300 personnes se sont rassemblées au square Vali-Asr. Elles furent empêcher de démarrer la célébration du 8 Mars par les services secrets qui étaient massivement présents dans la foule. Les manifestants durent attendre pour trouver une occasion de lire leur déclaration mais ils furent stoppés.


    Université Allameh, 4 Mars 2007
    Plus de 700 personnes se sont rassemblées pour s’opposer au niveau code vestimentaire pour les étudiantes qui a été introduit à l’université. Les étudiants chantaient des slogans condamnant les méthodes fascistes de contrôle de l’université. Une étudiante a déclaré « nous ne vous laisserons pas transformer l’université en une arène du fascisme et de la réaction ». Un étudiant a déclaré « ce nouveau code vestimentaire encore plus contraignant n’est pas seulement dirigé contre les femmes, mais aussi contre nous (les hommes) et l’humanité entière ». Les principales revendications portaient sur les restrictions aux libertés individuelles.

    Tout en chantant des chants protestataires, les étudiants sont sortis du campus. Les slogans étaient « Non à la réaction ! », « Ils veulent nous habiller encore en noir ! ». Les paramilitaires étaient tout le temps présents dans la foule et filmés la scène. Une certaine tension régnait.


    Cinéma et Thêatre de la faculté, 5 Mars2007
    Les étudiants rassemblés à la faculté pour protester contre les limitations imposées par le nouveau code vestimentaire au moment des inscriptions. En dépit des conditions imposées aux étudiantes refusant de se soumettre au code vestimentaire revu à la hausse, de ne pouvoir être réinscrites à l’université, les étudiants ont cherché à lui résister. Ils ont porté leurs vêtements habituels (à l’opposé du code vestimentaire) à l’université.

    Université de Sharif, 4 Mars 2007
    Cet événement à l’université a été rempli de banderoles. Les protestataires ont chanté des chansons progressistes et déployé des banderoles proclamant « Liberté, Egalité », « La liberté des femmes est celle de la société », « Les femmes sont les principales victimes de la guerre, de la pauvreté et de la violence », « Non à l’apartheid de genre ! », « Nous défendons les luttes de enseignants et des travailleurs ! », « Le mouvement étudiant uni aux cotés du mouvement des femmes et du mouvement ouvrier ! ».

    Des discours ont été prononcés par des étudiants et des étudiantes dénonçant la menace de guerre et soulignant l’importance de s’unir avec les autres mouvements sociaux pour une société libre et égalitaire. La cérémonie s’est déroulée en dépit de la pression policière. Les espions dans la foule tentaient d’interrompre les discours mais ils ont été isolés. Un des organisateurs du rassemblement leur a dit qu’ils ne pouvaient ramener l’horloge de l’histoire aux années 80’ quand des dizaines de milliers de personnes étaient exécutées.

    Un manifeste en défense des droits des femmes a été lu à la fin et ainsi 150 ans de lutte internationale pour les droits des femmes et pour la liberté et la libération de l’humanité ont été célébrés.


    Esfahan, 8 Mars2007
    Deux initiatives se sont déroulées dans la ville d’ Esfahan. L’une au « Parc Boostan » et l’autre à la principale bibliothèque. Des femmes ont enlevé leur voile pendant plusieurs minutes pour exprimer leur haine des lois islamiques. Elles ont exprimé leur revendication d’obtenir la liberté vestimentaire et ont condamné l’apartheid de genre.

    Sanandaj, 8 Mars 2007
    Historiquement, Sanandaj est connue comme une « ville rouge » en raison des traditions du mouvement radical et progressiste. Chaque année, des séminaires sont organisés le 8 Mars. Cette année, la police et les services secrets ont attaqué la cérémonie et arrêté de nombreuses personnes. Un rassemblement au principal centre de la ville a été attaqué par les Gardes islamiques, des personnes ont été arrêtées et certaines blessées.

    Les noms des personnes arrêtées : Asoo Saleh, Peyman Nemati, Akoo Kord-Nasab, Sooran Hoseini, Voorya Tdayon, Parviz Poorrezaee, Fateme Zamani, Soraya Mohamadi, Sima Alikhani, et Salah Zamani. Il a été rapporté au siège de l’OLFI que tous les arrêtés d’hier ont été relâchés à l’exception de Peyman Nemati and Salah Zamani.

    Kamyaran, 8 Mars 2007
    Dans cette ville aussi, la présence policière était forte. Des dizaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer cette journée, autour des tombes des femmes victimes des crimes d’honneur ou suicidées, proclamant leur résolution à défendre les droits des femmes.

    Sagez, 8 Mars 2007
    Dans cette autre ville du Kurdistan, il y avait beaucoup de monde pour célébrer cette journée internationale des femmes. Des femmes ont pris la parole pour dénoncer leur condition et exprimer le besoin de changement. La lutte pour les droits des femmes et l’abolition de l’apartheid de genre ont été les thèmes principaux des cérémonies.

    Université de Tafrash, 6 Mars 2007
    Un rassemblement s’est tenu à la faculté du génie électrique auquel de nombreux étudiants ont pris part. Une étudiante a parlé au sujet des limites imposées par la société aux femmes, en particulier à l’université. L’assemblée a adopté une résolution stipulant notamment : « la liberté dans une société se mesure à celle accordée aux femmes », « Nous continuerons dans la tradition du 8 Mars jusqu’à que toutes les discriminations soient abolies », « Je suis un être humain avant d’être une femme » et « Liberté, égalité ».

    Le lundi 5 mars, environ 100.000 enseignants ont fait grève. Le 8 mars, 10.000 enseignants ont participé à un piquet autour du Parlement pour exiger la justice et de meilleurs salaires. Le régime a refusé de satisfaire leurs revendications. Le 8 mars, de nombreux étudiants et le mouvement des femmes ont exprimé leur solidarité avec les enseignants. De nombreux tracts consacrés au 8 Mars ont été distribués parmi les manifestants. Il y a eu des discussions au sujet du 8 Mars parmi les manifestants à l’Université de Téhéran.

    Le lundi 5 mars, plusieurs milliers de salaries d’entreprise ont rejoint les enseignants pour exiger le versement des salaries impayés. De nombreux comités de travailleurs ont publié des messages le 8 mars pour célébrer la Journée Internationale des Femmes.

    Traduction reprise du Numero 210 de la Lettre de Liaisons

    05 mars 2007

    Solidarité avec Houzan Mahmoud !

    Houzan Mahmoud, militante socialiste et féministe irakienne, représentante à l’étranger de l’Organisation pour la Liberté des femmes en Irak, a reçu des menaces de mort des fondamentalistes islamistes.

    Le 26 février 2007, Houzan a reçu un e-mail signé de Ansar al-Islam, le célébre groupe jihadiste notoirement brutal, basé au Kurdistan d’Irak. Cette menace de mort contenue dans ce mail disait :
    « Avec la permission de Dieu Tout puissant, nous te tuerons aussi bien en Irak qu’à Londres à la mi-mars car tu fais campagne contre l’Islam. Tu recevras le châtiment de Dieu ».

    Houzan Mahmoud, 34 ans, qui réside à Londres, est originaire du Kurdistan irakien où elle a récemment dirigé une campagne contre l’instauration de la Sharia, la loi islamique, dans le projet de constitution. Houzan est déterminée à poursuivre son travail, en dépit du fait d’être une cible désignée par Ansar al-Islam.

    Houzan déclare : "Je continuerai à faire ce que je fais maintenant, à aller à travers le monde pour développer le soutien aux femmes d’Irak et du Kurdistan comme pour dénoncer la violence et l’apartheid basé sur le genre que les Islamistes imposent à des millions de femmes de cette région du monde."

    La camarade Houzan a besoin de notre soutien. Adressez-lui vos messages de soutien et de sympathie à l’adresse suivante: houzan73@yahoo.co.uk



    La rédaction d'APS appelle tous les militants et organisations ouvrières, laïques, démocratiques ou féministes à manifester leur sympathie auprès de la camarade Houzan Mahmoud et à s'opposer à ces menaces d'assassinat en prenant publiquement position pour les droits de femmes en Irak comme ailleurs, pour le respect des libertés démocratiques fondamentales.

    La survie et la croissance d'un mouvement ouvrier, féministe, laïque et démocratique en Irak, capable de faire face aux forces d'occupation comme aux forces intégristes réactionnaires, sont conditionnées par l'appui qu'il pourra trouver auprès du mouvement ouvrier international



    A l’invitation de l’association Nisaba (www.nisaba.eu), Houzan Mahmoud, représentante internationale de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak sera présente au colloque Genre et développement à Lille les 30 et 31 mars 2007.
    Vendredi 30 mars 9 h 30 à 11 h30 : Table ronde Genre et développement, quels enjeux ?

    Voir aussi sur le site de Solidarité Irak l'article suivant