31 janvier 2007

Appel Politique Commun - Janvier 2007

POUR UN PROGRAMME DE DEFENSE DES TRAVAILLEURS ET DE LA JEUNESSE
POUR UN GOUVERNEMENT REPRESENTANT REELLEMENT LES TRAVAILLEURS
IL FAUT COMMENCER PAR BATTRE SARKOZY
ET CHASSER LES DEPUTES UMP-UDF

Depuis 2003 avec la mobilisation en défense des retraites des salariés du public et contre la décentralisation, jusqu’à celle du printemps 2006 contre le CPE, en passant par les élections régionales de 2004 et la victoire du Non au référendum de 2005, la classe ouvrière et la jeunesse ont montré qu'elles voulaient chasser Chirac, Sarkozy, Villepin et consorts du pouvoir, chasser leurs députés aux ordres et en finir ainsi avec leur politique au service du capital.

A chaque fois les dirigeants du PS, du PCF, des centrales syndicales ont refusé tout combat sur cette perspective en renvoyant la question aux élections présidentielles de 2007.

Celles-ci vont avoir lieu en avril mai 2007. Elles seront suivies d’élections législatives.

Chacun comprend l’importance de la bataille qui s’annonce :
Comment battre Sarkozy, candidat du capital, dont le programme déclaré signifie des coups redoublés contre les salariés, les chômeurs, les jeunes, les immigrés, et barrer la route aux partis du patronat ?

Mais comment aussi empêcher, si Sarkozy est battu, qu'un gouvernement présidé par S.Royal garde toutes les lois réactionnaires contre lesquelles nous avons combattu ces dernières années et tente de poursuivre, comme l’a fait la « gauche plurielle », la même politique anti-sociale ?


EST-IL POSSIBLE AUJOURD’HUI…
• de sortir de la misère des millions de travailleurs,
• d’empêcher tous les licenciements, les fermetures d’usines et les délocalisations qui organisent la concurrence entre les travailleurs du monde entier,
• d’augmenter les salaires pour vivre correctement, de recréer les dizaines de milliers de postes supprimés pour faire fonctionner les écoles, les hôpitaux, les services publics,
• de donner un travail décent aux millions de chômeurs, aux jeunes des banlieues, aux étudiants diplômés voués par dizaines de milliers aux petits boulots et à la déqualification,
• de loger les familles à la rue,
• d’en finir avec le saccage quotidien de notre environnement etc., etc.

…SI L’ON NE PREND PAS DES MESURES
QUI S’OPPOSENT RADICALEMENT AU CAPITALISME ET LE COMBATTENT ?

Les capitalistes trouveront toujours tous les arguments pour justifier au nom du profit et de la compétitivité indispensables que les attaques les plus dures soient portées contre les salariés et les jeunes.

On ne peut l’empêcher sans rompre avec ces principes, c’est à dire avec ce système, ses lois et l’État qui le défend.


POUR CE FAIRE, IL EST INDISPENSABLE DE COMMENCER PAR BATTRE SARKOZY, SON PARTI ET SA MAJORITE UMP A L'ASSEMBLEE.
COMMENT ?

Il est légitime pour chacun de se présenter pour défendre son programme, mais tous les partis issus du combat historique du mouvement ouvrier (PS, PCF, LO, LCR, PT ) et même tous les syndicats puisque les revendications des travailleurs se heurtent chaque jour au gouvernement, doivent dès aujourd’hui annoncer clairement la couleur : tout faire pour battre Sarkozy et la majorité UMP de l'Assemblée !

POUR CELA
Au premier tour vote pour le candidat du parti de son choix issu du mouvement ouvrier.
• Au second tour, on fait bloc derrière le candidat du parti le mieux placé, contre le candidat du patronat. Pas une voix ne devra manquer.
• Aux législatives, même démarche.

La candidate du PS, vraisemblablement la mieux placée pour figurer au second tour, affiche clairement sa volonté de garder les lois réactionnaires et donc de poursuivre, et même d’aggraver, l’orientation qui fut celle des gouvernements Mitterrand, Jospin, en allant jusqu’à reprendre certaines des idées de Sarkozy.


ALORS QUE FAIRE ?

S’organiser dès maintenant en vue de la mobilisation de la classe ouvrière et de la jeunesse pour un programme de défense des salariés, des jeunes, des couches populaires (y compris les petits artisans, paysans, commerçants, dont le sort leur est étroitement lié).

Quel que soit le résultat des élections, cette défense exigera en effet :
• L’abrogation des lois Balladur, Juppé, Fillon, Douste-Blazy contre la Sécu et les retraites, des lois Raffarin de décentralisation, des lois anti-immigrés de Sarkozy, de la LOLF ... de tous les dispositifs, mesures et lois réactionnaires prises par les précédents gouvernements sur les retraites, la Sécurité sociale, le Code du travail, l’Ecole, les privatisations, les immigrés, etc.

• Le rattrapage de la perte du pouvoir d’achat et indexation des salaires sur l’évolution des prix ; l’arrêt des licenciements, des "plans sociaux", des délocalisations ; l’ouverture massive de places aux concours de la fonction publique ; des crédits pour l'instruction publique autant que de besoin, la réouverture des classes et des postes nécessaires, l’abrogation des lois anti-laïques ; la réquisition des logements vides et le blocage des loyers ; la régularisation massive des sans-papiers ; le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, du Liban, d'Afrique noire ; le rejet de toutes les mesures, directives, lois et traités de l’Europe des capitalistes.


Satisfaire ces revendications exige :
UN GOUVERNEMENT REPRESENTATIF DES TRAVAILLEURS,
DONC UN GOUVERNEMENT DES SEULS PARTIS ET ORGANISATIONS ISSUS DU MOUVEMENT OUVRIER ET CONTROLE PAR LA MOBILISATION DES TRAVAILLEURS ET DES JEUNES.

Satisfaire ces revendications met en même temps à l’ordre du jour l’exigence pour ce gouvernement d’un programme de rupture avec le système capitaliste, sur la base de :
• l’expropriation des grands groupes industriels, financiers et bancaires ;
• le contrôle par les travailleurs eux mêmes des comptes des entreprises et des mouvements bancaires des capitalistes ;
• l’organisation et le contrôle démocratique d’un plan de production permettant à la fois de répondre aux besoins sociaux, en travail et en consommation, et une gestion consciente et rationnelle de l’environnement, seul remède aux dégâts engendrés par le système de profit ;
• le soutien actif des travailleurs et exploités du monde entier dans leurs luttes et l’appel à l’unification de notre combat commun contre l’oppression, le pillage et la barbarie du système impérialiste.


ORGANISONS NOUS DÈS MAINTENANT
POUR UN TEL GOUVERNEMENT
ET ENGAGEONS LA DISCUSSION SUR SON PROGRAMME !

Premiers Signataires :
CLSRD - Club Liaisons Socialisme Révolution Démocratie
Le Militant
CCI(T) - Comité Communiste Internationaliste (Trotskiste)


Le bulletin APS appelle tous ses lecteurs et amis à se joindre à cet appel et à le mettre en pratique en regroupant le maximum de militants et de travailleurs sur cette orientation. A cette fin, prenez contact avec les groupes initiateurs de cet appel.

23 janvier 2007

Sur l'abbé Pierre

L'abbé Pierre.

Aujourd'hui même l'abbé Pierre est décédé. Au risque de choquer, disons nettement que cette forte personnalité n'était pas des nôtres et ne l'a jamais été. Non pas en soi parce qu'il était catholique : il y a des militants ouvriers catholiques (ou adeptes d'autres religions), et aussi des combattants démocratiques et humanistes sincères mus entre autres par leur catholicisme, comme François-Xavier Verschave, inlassable dénonciateur de l'ordre post-colonial et de la responsabilité de la France et du ... Vatican dans le génocide commis au Ruanda, que nous pouvons considérer comme « des nôtres », ce « nôtre » étant le camp, le monde, la sphère, de ceux qui dans la lutte des classes se situent parmi ou avec les exploités, pour renverser les exploiteurs et abolir l'exploitation.

En ce sens, l'abbé Pierre n'était pas des nôtres car son combat reposait sur une pensée politique et religieuse cohérente et ancienne qui s'oppose clairement, et consciemment, à la lutte des classes : la doctrine sociale de l'église qu'il défendit d'abord comme député démocrate-chrétien dés 1946 puis, de manière plus efficace, comme défenseur des sans-abri et fondateur de l'association Emmaüs à partir de 1954.

L'abbé Pierre était un frère capucin, un ordre de « frères mineurs » se réclamant de François d'Assise, dit « saint » François. François d'Assise aurait pu, au début du XIII° siècle, être brûlé comme hérétique, mais un pape intelligent, Innocent III, le récupéra pour l'église : les thèmes de la communion universelle des créatures et l 'apologie de la pauvreté constituaient l'axe de sa prédication, et le pape en fit une milice -c'était le terme consacré- de conversion et d'encadrement des pauvres des villes montantes, et au besoin de répression des hérésies par l'Inquisition. Le mouvement franciscain occupe une place fondamentale dans l'histoire du catholicisme. De l'avis de l'historien Georges Duby, si l'Italie urbaine médiévale n'avait pas été sauvée pour l'Eglise et pour l'ordre féodal et marchand par les franciscains, elle serait toute entière devenue cathare et républicaine. L'ordre franciscain pour assumer son rôle de flanc-garde et de soupape (c'est le cas de le dire !) fut souvent aux lisières de l'hérésie et de la contestation sociale. Les capucins de l'abbé Pierre sont une aile franciscaine constituée au XVI° siècle après que le courant soit une fois de plus en grande partie passée aux hérétiques, en l'occurrence protestants. L'apologie de la pauvreté et sa pratique ostentatoire par les prédicateurs a pour fonction sociale et symbolique de leur donner l'autorité nécessaire pour encadrer les pauvres et moraliser les riches, de façon à ce que tous vivent ensemble dans une société réconciliée à l'image du corps mystique du Christ, les riches restant riches et les pauvres restant pauvres.

Tel fut bien le combat de toute sa vie de l'abbé Pierre. Des militants ouvriers pouvaient se retrouver avec lui sur l'exigence immédiate de loger des sans-abri, pas sur ses objectifs fondamentaux qui se sont toujours situés aux antipodes de tout combat émancipateur. Le fond d'antisémitisme qui produisit, voici quelques années, une chute de sa popularité, est en cohérence avec cette vision doctrinale dans laquelle la « bonté » est avec les « pauvres » et où de méchants « riches » font du mal aux chrétiens : les Juifs !

La trame franciscaine -et la logistique de l'ordre- se retrouve encore derrière le Forum Social Mondial qui se déroule en ce moment même à Nairobi. L'apologie de la pauvreté, réélaborée en termes de « libération » par le franciscain brésilien Frei Betto et l'intellectuel Leonardo Boff, fournit la trame idéologique de la « théologie de la libération » dont on oublie toujours qu'elle empêche bien des mouvements latino-américains, dont dernièrement les sandinistes vainqueurs des élections au Nicaragua, ou comme une partie de la direction du PSOL brésilien, de combattre pour le droit des femmes à disposer de leurs corps, donc à l'avortement ; et dont on oublie aussi de dire qu'elle a exercé directement le pouvoir dans un pays : la république haïtienne du père Aristide ... Ce ne sont plus les « prolétaires » qui doivent s'émanciper, ce sont les « pauvres » avec lesquels il faut communier. Sous une forme sophistiquée, cette antienne franciscaine se retrouve dans les théories de l'ultra-gauchiste italien Toni Negri avec le thème faussement machiavélien de la « multitude ».

Assurément, les pauvres en Amérique latine par exemple sont nombreux et ont des revendications, mais ils sont une armée de réserve du capital mondial, et à ce titre forment la classe de ceux qui pour vivre n'ont que leur force de travail à vendre, même quand ils ne peuvent pas la vendre : les prolétaires, et c'est en tant que tels qu'ils peuvent se libérer, par la prise du pouvoir, la socialisation des moyens de production et leur union internationale. Assurément aussi, bien des militants d'inspiration chrétienne, voyant le Christ dans la classe ouvrière et ne voulant pas la catéchiser de l'extérieur, sont devenus d'authentiques militants ouvriers, ou paysans. Mais les responsables et les idéologues de l'ordre franciscain, eux, n'ont jamais perdu le Nord : la communion des pauvres est toujours restée pour eux l'alternative à la lutte des classes. A ce poste de combat prenait position Henri Groués, alias l'abbé Pierre. Pour ce combat sera orchestrée sur sa tombe l'union nationale pour la bonne cause des bonnes âmes qui font des bonnes oeuvres. Nous compatissons au vieil homme décédé, mais nous n'en sommes pas !

Article paru dans la Lettre de Liaisons Numéro 204 du 22 janvier 2007

14 janvier 2007

Mal-Logés d'Alfortville : 14 janvier 2007

Communiqué du 14 janvier 2007

ADIME (Association pour le Développement et l’Intégration des Maliens à l’Extérieur)
Représentant : Sekou Fofana
CCSA (Comité Chômeurs et Salariés d’Alfortville)
Conseiller municipal : Daniel Petri

Alfortville, le 14 janvier 2007


Cérémonie d’ouverture de la médiathèque

MAL-LOGÉS : LA VIOLENCE POUR TOUTE RÉPONSE

Des familles mal-logées de la rue Paul Vaillant-Couturier (2, 2 bis, 4) demandaient depuis le 26 décembre au Maire de recevoir leur délégation à la suite de l’incendie de l’imprimerie de ce lotissement qui a mis en danger la vie et la santé de ces familles.

Le Maire n’a pas daigné répondre à leur courrier, refusant, de fait, de recevoir leur délégation.

En l’absence de dialogue démocratique élémentaire entre la Municipalité et des familles alfortvillaises de salariés qui vivent dans des logements insalubres et dangereux, ces dernières avaient décidé de se rendre à la cérémonie d’ouverture de la médiathèque avec une banderole où il était écrit « le droit au logement, c’est ici et maintenant », pour se faire enfin entendre, pacifiquement, du maire qui officiait cette cérémonie.

Les vigiles d’une société privée commandés par la municipalité ont agressé des mal-logés et le conseiller municipal qui les accompagnait, s'’emparant de leur banderole et la déchirant.

A la suite de quoi, le Maire a fait appel à la police pour empêcher les mal-logés de s’exprimer.

Au cours de cette altercation, les partisans et adjoints de Monsieur Rouquet ne cessaient de dire aux mal-logés : « allez à Saint Maur demander des logements ». Ignoreraient-ils que pour demander des logements dans une ville, quelle qu’elle soit, encore faut-il y résider ?

Les familles mal-logées d’Alfortville ont fait leur demande de logement à Alfortville, elles veulent un toit décent, à loyer modéré et aux normes de sécurité à Alfortville, quoi de plus normal ?

En tout état de cause, c’est le maire qui sort des cadres normaux de la démocratie communale,
- en refusant de recevoir les délégations de familles mal-logées,
- en refusant de mettre à l’ordre du jour des séances du conseil municipal des questions orales réglementaires posées par le conseiller municipal qui intervient en faveur des mal-logés.

De même,
- il ne reçoit pas les habitants,
- ne tient pas de permanences,
- ne répond pas aux courriers des administrés.

De même, il ne prend pas les arrêtés de péril nécessaires pour obliger légalement les bailleurs privés des logements insalubres à garantir la sécurité des locataires mal-logés.

Il est temps que ce maire revienne à la raison, c'est-à-dire au dialogue.
Monsieur le Député-Maire doit recevoir les familles mal-logées

Le droit au logement, c’est ici et maintenant
Le droit au logement, c’est pour tous

Pour tout contact : 1 bis, rue des épinoches 94140 Alfortville.
Téléphone-fax 01 43 68 31 65
Portable : 06 81 25 12 86