28 juin 2006

Informations sur la conférence de solidarité avec les travailleurs d'Irak

A l'occasion de la tenue de la conférence de Londres du 1er juillet, les organisateurs de cettte initiative lance un blog qui donnera ultérieurement plus d'informations.

http://www.iraqconference.blogspot.com/

A mettre dans vos favoris !

20 juin 2006

Irak : Le compte bancaire du syndicat du pétrole sous séquestre !

Communiqué de Naftana du 20 juin 2006, diffusé par l’Iraqi Workers’ Solidarity Group
Le compte bancaire du syndicat du pétrole sous séquestre !
Le gouvernement irakien attaque les opposants à la privatisation du pétrole.

Nous venons juste d’avoir la confirmation que le régime irakien a gelé tous les comptes bancaires du syndicat des travailleurs du pétrole, à la fois à l’étranger et à l’intérieur de l’Irak.

Vague d’attaques anti-syndicales du gouvernement
Cette décision du régime irakien vient dans le prolongement d’une série de mesures anti-syndicales, dont le démantèlement du syndicat des avocats, le gel des comptes du syndicat des écrivains, et le décret de septembre 2005 qui rend illégale toute activité syndicale. Pour réaliser cette action anti-syndicale, le gouvernement se sert du prétexte de la promulgation d’une prochaine loi pour « réguler » les organisations syndicales et leurs activités.

Cette action suit les traces de l’administrateur US Paul Bremer.
En 2004, Paul Bremer, alors proconsul de l’occupation US en Irak, avait déclaré que l’activité syndicale dans le secteur public était illégale. Cette décision remettait en usage le décret de Saddam Hussein de 1987 qui interdisait les syndicats des travailleurs dans ce secteur en déclarant que ceux-ci étaient plutôt des « serviteurs de l’Etat » que des « travailleurs ».

Couper les jambes des opposants au pillage du pétrole
Les énormes réserves de pétrole de l’Irak sont en train d’être domestiquées par le Production Sharing Agreement qui va transférer le contrôle effectif sur tous les aspects de la politique, de la production et du commerce du pétrole aux compagnies pétrolières multinationales. Le syndicat des travailleurs du pétrole est l’un des opposants les plus efficaces à cette politique, il a organisé une conférence contre la privatisation l’an passé, et en prépare une autre pour cette année.

Ewa Jasiewicz, militante de Naftana, peut répondre à vos questions sur ce sujet. Vous pouvez l’appeler au 07749 421576.


Notes à l’intention des journalistes

Le GUOE organise plus de 23.000 travailleurs du pétrole et du gaz.
Naftana (en arabe : « notre pétrole ») a été lancé par des militants en Grande-Bretagne après des rencontres avec le GUOE. Nous sommes en contact régulièrement avec les dirigeants de ce syndicat. En aout 2003, le syndicat a bloqué les exportations de pétrole pendant deux jours en signe de protestation contre les bas salaires.

Le GUOE est indépendant de tout parti politique et de toute fédération syndicale.
Des membres du comité exécutif, dont son président, ont fait partie de l’opposition à la dictature de Saddam Hussein, et nombre d’entre eux ont été emprisonnés par ce régime. Le GUOE est opposé à l’occupation militaire de l’Irak et à la privatisation du pétrole et des secteurs industriels de l’Irak.

Le GUOE (General Union of Oil) est le successeur du Southern Oil Company Union, établi immédiatement après la chute du régime de Saddam. En octobre 2003, les militants syndicaux ont chassé la compagnie américaine KBR des installations industrielles du secteur pétrolier.

14 juin 2006

Conférence de Solidarité avec le mouvement des travailleurs d’Irak - Londres le 1 Juillet 2006

Iraq Union Solidarity
Email: iraqunionsolidarity@yahoo.com
Web: www.iraqunionsolidarity.org
Tel: (+44) 7798.754.927.

Le 8 juin 2006

Solidarité avec les mouvements des travailleurs et des femmes d’Irak
Conférence à Londres le 1 Juillet 2006.


Nous vous invitons à venir à la conférence en « solidarité avec le mouvement ouvrier en Irak » qui se déroulera le samedi 1 juillet 2006 de 13H à 18H à Londres au Ressource Centre, 356 Holloway Road, London N7.

L’objet de cette conférence est de rassembler différents groupes à travers l’Europe qui agissent en soutien aux mouvements des travailleurs et de femmes d’Irak qui combattent pour un politique laïque et égalitaire à la fois contre l’occupation US et britannique et contre les milices sectaires. Cette conférence est ouverte à tous les groupes qui partagent cette priorité de base.

Nous pourrons échanger les informations sur nos activités et campagnes respectives, nous discuterons des développements de la situation en Irak et établirons les points d’accord et de compréhension communs. Nous discuterons des initiatives et campagnes internationales possibles.

L’ordre du jour provisoire de la conférence est le suivant :
- 1) Rapports sur la situation en Irak par des militants de retour d’Irak ;
- 2) Rapports sur les activités des différentes campagnes qui seront représentées à la conférence, dont IUS (GB) et Solidarité Irak (France) ;
- 3) Présentation et discussion autour de l’initiative Iraq Freedom Congress (Congrés pour le Liberté en Irak) ;
- 4) discussion sur les prochaines actions dont la possibilité de convoquer une autre conférence plus grosse à une prochaine date ;
- 5) Echanges de vues sur la situation en Iran et les actions de solidarité avec les mouvements des travailleurs et des femmes en Iran, contre la menace de guerre US et contre le régime islamique.

Vous serez peut-être aussi intéressé d’apprendre qu’immédiatement après la conférence, au même endroit, à 18h30, le célèbre écrivain américain Greg Palast parlera de son dernier libre « Mad House » à propos des milieux d’affaires et de la guerre en Irak, qui se tiendra en tant que séance de l’Université d’été de l’AWL des 1 et 2 juillet.

Meilleures salutations,
David Broder, pour Iraq Union Solidarity
Nicolas Dessaux, pour Solidarité Irak
Houzan Mahmoud, pour l’organisation à l’étranger du Parti Communiste Ouvrier d’Irak
Martin Thomas, pour l’Alliance for Workers Liberty

04 juin 2006

Histoire du trotskisme : à vos magnetoscopes !

On nous signale le passage de deux documentaires bientot sur France 2 :

SUR FRANCE 2

Jeudi 8 Juin 2006 à 23H05 : « LE MONDE DES TROTSKYSTES »
Jeudi 15 Juin à 23H05 : « LES TROTSKYSTES DU MONDE »

Documentaire de GUY GIRARD
Sélectionné au FIPA 2006

Complément du samedi 3 juin 2006 :

Quand le supplément télé du Monde (dans les kiosques le samedi 3 juin) annonce la programmation du premier des deux documentaires susmentionnés, le 8 juin prochain sur France 2, c’est pour y adjoindre bien des bêtises en très peu de lignes.

Entre autre l’affirmation que « la classe ouvrière est plutôt en voie d’extinction » complétée par une autre affirmation qui nous dit que « parfois » la lutte des classes reste d’une actualité brûlante … « à Buenos Aires ou à Brasilia ». Et l’auteur de cette présentation de se demander dans ces conditions « qui, aujourd’hui, peut encore se dire trotskiste ? ».

On jugera au visionnage si le reproche du manque de fil conducteur dans la construction du documentaire est justifié. Avant même cet exercice, nous voulons réfuter énergiquement l’assertion de la soit disante extinction de la classe ouvrière et par la même souligner l’actualité de la lutte des classes à travers le monde entier et, par conséquent, l’actualité du trotskisme qui s’est développé dans l’histoire du 20ème siècle comme l’héritier et le continuateur du bolchevisme et du marxisme conséquent, contre la trahison social-démocrate et contre la contre-révolution stalinienne qui a été l’assurance-vie du capitalisme pendant prés de 65 ans.

Le développement de la classe ouvrière est au cœur de l’expansion mondiale sous la forme de l’apparition des dragons asiatiques, de la transformation de la Chine en « atelier du monde du 21ème siècle » comme l’Angleterre le fut lors de la première révolution industrielle, sous la forme de l’industrialisation de nombreux pays émergeants. Corée, Chine, Vietnam, Amérique latine, pays du golfe persique, Inde : la classe ouvrière directement industrielle ne cesse de croître ! Mais qu’en est-il des vieilles puissances industrielles d’Europe ? A la division du travail nationale puis continentale se substitue toujours plus une division du travail mondiale qui rend les travailleurs salariés encore plus objectivement liés à travers les méandres du processus mondialisé de la production matérielle asservie non à la satisfaction des besoins humains mais à la création de plus value.

La classe ouvrière, ce n’est pas que les métallos de Renault et de la Navale et les sidérurgistes de Lorraine, les mineurs, tous passés au laminoir de la restructuration. La classe ouvrière, c’est la « working class » que la langue anglaise exprime bien mieux que l’expression française.

Classe ouvrière : l’informaticien Bac + 5 de SSII que son patron met en concurrence avec l’ingénieur indien. Classe ouvrière : le médecin étranger, précaire méprisé du système hospitalier français, condamné à un moindre salaire à moins de repasser tous ses diplômes. Classe ouvrière : la travailleuse immigrée du nettoyage ou du commerce, que son patron rêve de serrer toujours plus, si possible avec la dernière législation que Sarkozy et l’UMP concoctent pour rendre la vie impossible à des centaines et des centaines de milliers d’étrangers résidents.

Nous pourrions assommer notre lecteur encore longtemps de cette sociologie mondiale, mais on peut faire plus court ! Chaque samedi, dans le même numéro du Monde on peut lire l’éditorial économique d’Eric Le Boucher. Cette chronique 200 % libérale ne cesse de nous parler de valorisation du capital, de performances économiques, de profits…ce qui suppose tout simplement qu’il y ait des travailleurs salariés qui produisent cette valorisation, cette plus-value… Chaque semaine, les appels à la baisse des effectifs de fonctionnaires, à la baisse des dépenses de Sécurité sociale, à la baisse des indemnités chômage, récurrents sous la plume de ce chroniqueur…ne sont que l’expression déformée de ce besoin de pressuriser toujours plus une classe de travailleurs salariés, toujours plus dépendante du salaire car incapable de subvenir à ses besoins autrement que par le recours au travail salarié…Pas besoin de courir à Brasilia pour rencontrer cette fameuse classe qui est la majorité sociale de tous les pays capitalistes avancés et qui le devient chaque jour un peu plus dans les nouveaux pays émergents.

Quant à la lutte de classe : quelques faits de l’actualité immédiate de la semaine suffisent à rappeler sa réalité. Cette semaine, lors de sa visite à Chartres, Galouzeau de Villepin n’a pas pu s’éviter de faire charger la police contre les manifestants qui le conspuaient, après avoir transformé l’agglomération en ville assiégée. Mercredi, le sénateur Jean Arthuis a réclamé dans les colonnes du Parisien une baisse drastique des effectifs de la Fonction publique. Et les salariés de la Sogerma ont maintenu leur mobilisation contre les licenciements. Si cela ne suffit pas comme illustration immédiate de l’existence de la lutte des classes dans un pays hautement développé et civilisé comme la France …laissons le chroniqueur de la rubrique télé du Monde a son parti pris idéologique et allons visiter le blog hébergé par le site du Monde, intitulé Carnet d’un inspecteur du travail qui narre, au jour le jour, les malheurs des salariés dans un monde du travail supposé délivré de la malédiction de la lutte des classes.

L’existence de cette classe se manifeste aussi à travers l’existence du mouvement ouvrier, notamment le syndicalisme. Lorsque Marx a publié le Capital en 1867, il y avait quelques 250.000 syndiqués en Grande Bretagne et quelques autres ailleurs. Aujourd’hui, il y a au moins 165 millions de syndiqués à travers le monde !

Même si ce mouvement ouvrier n’est pas orienté consciemment vers la lutte des classes de façon systématique et méthodique, il n’en demeure pas moins que le mouvement ouvrier, la classe des salariés se retrouvent contraints et forcés d’engager des luttes de classe, à Brasilia comme à Paris (encore un journaliste qui a oublié la lutte contre le CPE et la précarité de ces derniers mois ! Fait-on la sieste à la rédaction du Monde quand l’Histoire avance ?). Le résultat de cette lutte sera d’autant plus favorable à la classe ouvrière qu’une politique socialiste, communiste, révolutionnaire sera au poste de commande.

Et c’est ici que l’histoire des trotskistes, « le monde des trotskistes », se recoupe avec celle de la lutte de la classe ouvrière. Les idées clés développées par Léon Trotsky, lorsque celui-ci se retrouva quasiment seul de la génération des dirigeants bolcheviks qui avaient fait la révolution d’Octobre, à combattre la contre-révolution stalinienne et la réaction capitaliste, ont trouvé leur confirmation dans le cours de l’histoire mondiale.

Depuis que le piolet stalinien a interrompu le combat de Lev Davidovitch, l’ensemble des idées révolutionnaires, des idées du marxisme telles qu’elles avaient commencé à connaître quelque notoriété avec le Manifeste communiste de 1848 ont été confirmées par les faits.

Certes le capitalisme est capable de se développer, d’accroître la richesse matérielle partout à la surface de la planète, mais au prix d’un coût humain terrible, au prix de crises cycliques, de guerres et maintenant de la destruction de l’environnement menaçant la survie à terme de toute forme de vie sur Terre.

Marx et Engels avaient proclamé en jetant les bases de la philosophie matérialiste militante que l’Histoire était celle des luttes de classe, le 20ème siècle a été un siècle de luttes de classe terribles et le 21ème commence à apporter sa part de confirmation à cette loi sociale.

Le but de cette lutte de classe pour les travailleurs ne peut être que la transformation de la société par la conquête du pouvoir par l’immense majorité contre la minorité exploiteuse. Et pour réaliser ce but, il faut séparer le mouvement ouvrier des politiques qui l’enchaînent à la société bourgeoise et le paralysent dans la lutte quotidienne pour la défense immédiate de sa situation matérielle comme dans sa lutte pour de grandes réformes et l’accession au pouvoir de ses partis.

Voila pourquoi, en ce début d’un nouveau siècle, il y a des trotskistes partout sur la planète : de Brasilia à San Francisco, de Buenos Aires à Paris, du Cap à Hong-Kong, de Londres à Melbourne.

Si toutefois, ces « fils du prophète » sont minoritaires dans le mouvement ouvrier, s’ils sont divisés et fragmentés en une infinité de groupes et courants souvent rivaux, cela est le reflet des défaites subies par la classe ouvrière depuis que le stalinisme a clos en 1940 le chapitre de la Révolution russe. Le pullulement des groupuscules fait rire les ignares mais il est comme le processus moléculaire de la formation de la classe, de sa conscience. De l’expérience des luttes de classe viendra une décantation qui ira vers un regroupement conscient de la classe ouvrière, cela s’accompagnera de regroupements des éléments sains de cette multitude de groupuscules. La formation de nouveaux partis ouvriers indépendants de masse ira de pair avec la clarification politique au sein de la mouvance des « trotskistes du monde ».