28 février 2006

Repris du Bulletin d'informations du 27 février 2006 de Solidarité Irak

Pétition pour Marywan Halabjaye, écrivaine kurde menacée par les islamistes

Marywan Halabjaye est une écrivaine kurde laïque, qui a récemment écrit un livre intitulé : « Sexe, charia et femmes dans l’histoire de l’Islam ». Dans ce livre, elle discuté du statut des femmes dans l’Islam et dans le Coran. Il a reçu un très bon accueil parmi les nombreux laïques et progressistes en Irak.

Trois partis islamistes Kurdes, le Parti islamique unifié, la Ligue islamique et le mouvement islamique, ont menacé Marywan Halabjaye et lancé une campagne contre elle dans les médias Kurdes et dans les mosquées. Ils lui ont intenté un procès devant le tribunal de Sulaymania.

S’attaquer à la liberté d’expression dans le monde entier, faire taire les voix de celles qui critiquent le sort fait aux femmes dans l’Islam, fait partie de la stratégie de l’islam politique. Il est de notre devoir de défendre le droit des auteurs laïques et progressistes, à exprimer leurs idées sans être menacés.

Nous condamnons les attaques réactionnaires contre Marywan Halabjaye et contre le courant laïque au Kurdistan, et nous demandons aux autorités kurdes :

- d’assurer la sécurité de Marywan et de sa famille, qui sont contraints de vivre cachés.

- De garantir la liberté de pensée, d’expression et d’association au Kurdistan.

Pour signer la pétition :
http://www.petitiononline.com/01021970/petition.html


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25 février 2006

L'Union nationale étouffe la protestation

Depuis que nous avons publié notre billet du 22 février, dénonçant le caractère anti-sémite du meurtre du jeune Ilan Halimi, les événements se sont accélérés au point que, dorénavant, on nous annonce la participation de Sarkozy et de Le Pen à la manifestation appelée dimanche après-midi à Paris. Le PCF et le MRAP, prétextant cette participation indésirable, retirent leur signature.

Comment en est-on arrivé là ?
Le mardi 22, nous soulignions l'erreur commise par une organisation comme la LCR qui, sous prétexte de ne pas voir "dévoyer la mobilisation", décidait de ne pas mobiliser. Cette attitude partait fondamentalement d'un relativisme douteux, celui de la négation des tendances anti-sémites à l'oeuvre dans la société française actuelle, notamment à travers l'action des courants religieux et politiques proches de l'Islam politique, autour de la question de la Palestine comme autour d'autres thèmes.

Ce n'est qu'après avoir eu la certitude qu'une partie de la gauche s'exclurait de toute mobilisation que Sarkozy a annoncé sa participation à la manif de dimanche.

Dans la foulée, on a eu droit à la désormais traditionnelle "marche silencieuse des communautés" conduite par les curés de tous bords, comme à Bagneux. Ou à la transformation d’une cérémonie religieuse, par nature d’ordre privé, en une célébration publique nationale de la mémoire du supplicié. Au mépris de la laîcité institutionnelle censée régir ce pays depuis 1905.

C’est donc en faisant preuve d’une inertie hors de propos qu’une partie de la gauche a ouvert la voie à l’enchaînement suivant : pas de manif, pas d’initiative de la gauche, mais déroulement du tapis rouge aux célébrations religieuses, puis transformation de la manifestation du 26 février en opération d’Union nationale.

Cette orientation de la gauche prétendument radicale revient à ne combattre ni l’influence des courants anti-sémites de l’Islam politique au sein des populations d’origine ou de culture arabo-musulmane, ni celle des dirigeants communautaires juifs qui veulent enfermer les Juifs dans un statut de communauté assiégée, condamnée à chercher son salut du seul coté d’Israel, ni celle des religieux de tous poils censés enseigner la vertu et les bonnes manières au peuple rabaissé au statut de brebis égarées attendant le bon berger divin, ni la prétention de la droite au pouvoir à lutter contre l’anti-sémitisme, symptôme de la crise sociale purulente.

Cette passivité revient en fait à une acceptation de tout l’ordre établi. En continuité avec le vote pour Chirac de la LCR, du PCF et du PS le 5 mai 2002 : si Chirac pouvait nous protéger de Le Pen en mai 2002, alors il est logique de laisser penser que Chirac et son ministre de l’Intérieur peuvent nous protéger de l’anti-sémitisme en 2006.

L’étape suivante : ce sera l’enfermement du combat contre le CPE et la destruction du Code du travail dans un cadre purement syndical, économiste, mouvementiste, avec le refus de poser la question de virer Chirac et son gouvernement et leur assemblée aux ordres, illégitimes et minoritaires.

Cela était-il fatal ?
Non !
Si la gauche avait la volonté d’unir les travailleurs et les jeunes contre les plaies de cette société d’inégalité et d’injustice, elle aurait appelé immédiatement à manifester dés la confirmation du caractère anti-sémite de ce meurtre. Elle aurait refusé de voir les curés, les rabbins, les imams et les pasteurs se placer comme guides spirituels des marches silencieuses.
Elle aurait contesté la prétention de Sarkozy à s’inviter, lui dont les services déclaraient lundi dernier qu’en vouloir à « l’argent des Juifs »…ce n’était pas de l’anti-sémitisme.

Mais pour cela, il faut avoir la volonté de se débarrasser du régime en place, clé de voûte d’institutions qui ne peuvent que gouverner pour les patrons, pour les capitalistes, pour la bourgeoisie, générateurs de chômage, de précarité, d’exclusion, de misère, de discriminations, de souffrances dont les effets cumulés entraînent ceux qui les subissent dans la haine aveugle dont la logique première n’est pas forcément la rationalité et la lucidité.

Pour cela, il faut avoir un autre horizon que celui d’un mouvement de masse censé être suffisamment puissant pour imposer des reculs significatifs au patronat et au gouvernement, mais patientant poliment dans le respect du calendrier institutionnel, pour 2007 voir 2008 !

Signal d’alarme
Nous mettons en garde les militants de toute la gauche : encore un ou deux épisodes comme celui-là, et on aura une victoire de la droite en 2007 !

Si la manifestation de dimanche apparaît à cette heure comme définitivement gâchée, il reste à en tirer les leçons et à ne pas rater le mouvement contre le CPE. C'est-à-dire à viser le départ des Chirac-Villepin-Sarkozy, gérants du système générateur de chômage, de discriminations et de la peste raciste.

22 février 2006

Ilan Halimi : un meurtre anti-sémite !

Des abrutis qui pensent que les juifs « c’est forcément riche », des abrutis qui passent à l’acte et qui singent les geoliers tortionnaires de la prison d’Abou Graïb, des abrutis qui abandonnent leur victime sans vie et dont le chef, en fuite, trouve encore le moyen d’insulter les parents de la victime, ce n’est plus du fait divers, cela devient un fait politique.

Ce crime est un acte anti-sémite et le mouvement ouvrier doit le dénoncer comme tel.

Malheureusement, le mouvement ouvrier et la gauche sont lents au démarrage et c’est donc Nicolas Sarkozy qui a pu le dénoncer comme tel le premier.

La manifestation appelée dimanche 26 février à Paris par SOS Racisme, l’UEJF, le CRIF et la LICRA est tout à fait justifiée. Il est du devoir du mouvement ouvrier de mobiliser les jeunes, les travailleurs contre le racisme, contre l’antisémitisme. Et le fait de manifester dans ces circonstances ne constitue et ne justifie en aucune façon un accord politique avec le CRIF ou l’UEJF.

Le bulletin APS appelle ses lecteurs à participer à cette manifestation sous les banderoles des organisations ouvrières et laïques.

Dans ce contexte, le communiqué de la LCR du 22 février évoquant le danger de récupération est tout à fait déplacé. La tradition historique du mouvement ouvrier, c'est de descendre dans la rue pour défendre les Juifs aussi bien que les Arabes contre les actes et les crimes racistes!

La menace de tensions inter-communautaires peut se matérialiser si le mouvement ouvrier et la gauche désertent le combat pour les droits humains de ..tous les êtres humains. Or, ici, la LCR sous prétexte de ne pas « voir la mobilisation dévoyée » décide de …ne pas mobiliser !

On peut imaginer l’effet d’un tel communiqué sur un jeune juif vaguement de gauche qui, en en prenant connaissance, se dit « C’est bon, j’ai compris, j’irai voir du coté du Béthar ! ». C’est sur la base d’un tel ressort que le mouvement sioniste dans les malheurs de l’histoire juive européenne des 19ème et 20ème siècles a puisé sa force, force qui finalement a été propulsée de façon décisive par les crimes gigantesques du nazisme et du stalinisme (après la Shoa, il y a eu aussi les pogroms de Pologne de 1945-1947, le traitement inhumain des rescapés des camps de la mort, la destruction du mouvement ouvrier juif de l'Europe orientale incarné par le Bund(*), le « complot des blouses blanches »…).

La tache des marxistes au sein du mouvement ouvrier est de travailler à l’unité des travailleurs contre les capitalistes et les forces réactionnaires, dans une lutte commune pour un monde meilleur. Pas de choisir une communauté au détriment d’une autre.

A Paris comme en Israel/Palestine : Unité des travailleurs contre le racisme et l’antisémitisme !

Notes :
*) Sur l'attitude du Bund vis à vis du sionisme voir August Grabski, on the Anti-Zionism of the Bund (1947-1972)

19 février 2006

Discussion autour des caricatures de Mahomet

Argumentaire de Sean Matgamna, dirigeant de l'AWL, sur la question de la liberté d'expression dans l'affaire des caricatures de Mahomet,
traduit et commenté par Yves Coleman, animateur du site Mondialisme.org et de la revue Sans Patrie Ni Frontière.

Ce texte est accessible à partir des liens suivants :
Première partie : http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=628
Deuxième partie : http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=629

La version originale de ce texte est parue sous le titre "The issue is free speech".
Sur le web : http://www.workersliberty.org/node/view/5619?PHPSESSID=bab8387212fb58b7499b57877b6e4035

13 février 2006

Solidarité internationale avec les travailleurs des bus de Téhéran

Nous reproduisons l'appel de l'ITF (Fédération Internationale des Travailleurs des Transports) pour la journée mondiale de protestation contre la répression qui frappe les travailleurs des bus de Téhéran de la compagnie Vahed et leur syndicat. Cette journée de protestation a été fixée au 15 février.

Face à la réaction cléricale qui, depuis 1979, étouffe toute liberté, la solidarité ouvrière doit se faire entendre ce jour là.

Document :

Informations online

Appel à une manifestation mondiale pour protester contre la détention d'agents de bus iraniens

9 février 2006

L'ITF prie instamment les travailleurs du transport dans le monde entier de soutenir la Journée internationale d'action en faveur de la libération de plus de 1000 syndicalistes emprisonnés en Iran.

Cette journée d'action, qui est prévue le 15 février à l'appel du groupement Global Unions, va mobiliser les syndicats qui dénoncent les attaques dont sont victimes les militants du Sandikaye Kargarane Sherkate Vahed, le syndicat des employés de la société de bus de Téhéran. De nombreuses arrestations ont eu lieu suite aux manifestations et grèves déclenchées pour obtenir la libération du leader du syndicat, Mansour Osanloo, incarcéré le 22 décembre dernier, soi-disant pour "activité syndicale illicite" et "trouble de l'ordre public". Il est incarcéré dans une prison de Téhéran tristement célèbre pour la torture des prisonniers politiques.

Plus de 1000 syndicalistes sont toujours en détention, certains ayant été arrêtés le 28 janvier pendant la journée de grève. Les grévistes se sont heurtés à la violente réaction des forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des bâtons, allant même jusqu'à menacer de tirer sur les manifestants. La police a aussi perquisitionné aux domiciles des membres du syndicat.

Dans une circulaire en date du 8 février 2006, le Secrétaire général de l'ITF David Cockroft a demandé aux affiliés d'organiser des manifestations le 15 février devant les ambassades iraniennes pour réclamer la fin des répressions antisyndicales.

Le 4 février, des représentants de l'ITF, du Congrès des syndicats britanniques TUC et de l'affilié britannique de l'ITF GMB se sont joints à des membres de la communauté iranienne en Grande-Bretagne pour protester devant l'ambassade iranienne à Londres. Un rassemblement, organisé par le Congrès du travail du Canada, avait également eu lieu à Ottawa, Canada, le 2 février.

Dans une lettre adressée le 6 janvier au Gouvernement iranien, l'ITF a vivement condamné la répression. Le Comité des transports urbains de l'ITF a décidé également de faire du lobbying pour obtenir la libération de Mansour Osanloo.
La Confédération internationale des syndicats libres a aussi envoyé trois lettres de protestation.

Source :
http://www.itfglobal.org/news-online/index.cfm/newsdetail/715

Voir aussi sur LabourStart : http://www.labourstart.org/cgi-bin/show_news.pl?country=Iran

11 février 2006

Collectif pour une manifestation nationale centrale pour le retrait du CPE, pour chasser Chirac, De Villepin et Sarkozy.



Pour une manifestation nationale centrale pour le retrait du CPE, pour chasser Chirac, De Villepin et Sarkozy.


Qu’est-ce que le « CPE » ? (« Contrat Première Embauche ») ?
C’est le droit, dans toutes les entreprises, de licencier un moins de 26 ans à tout moment pendant 2 ans SANS MOTIF.

L’ensemble des organisations syndicales de salariés et d’étudiants, des organisations de jeunesse et des organisations politiques de gauche ont été amenées à prendre position pour le RETRAIT du CPE.

Alors pourquoi pas tous ensemble, le même jour, et au même endroit : contre le pouvoir qui décide ?

S’il s’agit de gagner, il faut y aller Tous ensemble et arrêter avec les journées d’action dans tous les sens auxquelles les travailleurs d’ailleurs ne veulent plus participer.

Tous ensemble dans la grève.
Tous ensemble le même jour contre le gouvernement, contre Chirac, contre l’Assemblée nationale minoritaire, contre le MEDEF.

Pourquoi les directions des syndicats ne font-elles rien pour centraliser la lutte, ne pas l’émietter ? Qu’attendent-elles pour appeler au Tous ensemble au même moment ? Les salariés, les jeunes, la population, les chômeurs, ne peuvent pas attendre !

En y allant tous ensemble, nous serons victorieux : Chirac, De Villepin, Sarkozy, seront chassés.

La question d’une issue démocratique, par le pouvoir de la majorité, le pouvoir des travailleurs, serait ouverte.

Cela doit cesser. ORGANISONS-NOUS en comités pour le retrait du CPE, pour une manifestation nationale centrale contre le gouvernement, pour chasser Chirac, De Villepin et Sarkozy.

Les groupes, associations, militants soussignés appellent à constituer dans tout le pays de tels comités.

Club Liaison Socialisme Révolution Démocratie, Club République Sociale, La Commune, Le Militant ….

Commentaires :
cet appel a été adopté par les groupes signataires lors du meeting du 4 février 2006, à Paris.