11 mai 2006

Si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons…

Le Monde daté du 11 mai 2006 rapporte ce propos de M. de Villepin du 19 juillet 2004 "Si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons…".

Et pourtant, « ils » n’ont pas encore sauté et toute la question pour les travailleurs et les jeunes est bien celle là : quand vont-ils sauter ? Comment les faire partir ? Tous : Chirac, Villepin, Sarko, la majorité parlementaire UMP, avec leurs préfets, leurs recteurs, leurs directeurs d’agence régionale de santé, leurs institutions issues du coup d’Etat du 13 mai 1958…

Si aujourd’hui, « ils » se déchirent ainsi par crocs en jambe et coups tordus à la volée, c’est que la poussée vers la grève générale de ces trois derniers mois a remis au centre du débat au sein du camp bourgeois la question : comment gagner en 2007 ?

La question n’est pas qu’une simple querelle de recette électorale, c’est celle qui taraude la bourgeoisie française depuis 1981 : comment venir à bout de la classe ouvrière de ce pays, de ses acquis, de sa combativité pour « faire enfin ces réformes dont le pays a besoin ». Traduire : reproduire en France ce que Reagan et Thatcher ont réalisé au début des années 80, et reprendre sa place, son rang parmi les exploiteurs, un rang digne de ce nom au niveau mondial.

En 1995, cela avait pris la forme de la rivalité Chirac-Balladur. En 2002, Jospin avait déroulé le tapis rouge à la droite en réalisant le rêve de celle-ci : détruire la gauche en faisant le boulot de la droite à sa place. Aujourd’hui, Sarkozy assure la relève de Balladur et Chirac s’accroche dèsespèrément à l’Elysée.

Pourtant, ils n’ont plus que 10 mois à tenir jusqu’au printemps 2007 et la gauche, de Ségolène à Besancenot, de Emmanuelli à Arlette, n’est en aucune manière sur l’orientation de les chasser. Et toutes les directions syndicales sont ouvertes aux « diagnostics partagés » qu’on leur soumettra. Alors pourquoi tant de coups bas ?

Parce que pour gagner en 2007, le meilleur argument à droite, au sein de la bourgeoisie, c’est celui du « qui mettra la branlée aux travailleurs », celui qui réalisera ce préalable sera nominé sans partage, éliminant tout rival.

Malheureusement, la cible de cet objectif est plus que mouvante : elle vit et elle remue ! Elle ne se laisse pas faire : les millions de manifestants et de grévistes de ce printemps sont une menace pour le prétendant au poste de commandant en chef pour l’affrontement, coté bourgeois.

Le répit offert par la gauche politique et syndicale qui se refuse à les chasser alimente à sa façon le conflit. Se sentant rassuré de ce coté là, les protagonistes redoublent de férocité entre eux. Mais l’ombre de la classe ouvrière qui, par deux fois en un an, le 29 mai 2005 et de février à avril 2006, a témoigné de sa force potentielle en dépit des bons et loyaux services des dirigeants de la gauche, leur rappelle sans cesse que le gagnant de ce duel éliminatoire devra passer ensuite à des choses sérieuses au plus vite, or justement « celui qui s’y colle » est celui qui prend le risque maximal pour se voir éliminer en 2007, aux primaires de la bourgeoisie comme au 1er tour officiel du scrutin…

Alors, de notre point de vue, à nous, travailleurs et jeunes qui ne voulons plus subir ce régime politique, cette politique anti-sociale systématisée, le dumping sur les salaires et les droits sociaux, peu importe de savoir qui emportera cette joute. Nous ne voulons d’aucun d’eux !

Nous n’avons rien à attendre de 2007, nous ne devons pas attendre 2007 !

C’est maintenant qu’une campagne politique et sociale doit se faire entendre pour les chasser au plus vite, et imposer l’abrogation de toutes les mesures anti-ouvrières accumulées depuis 1983, depuis le tournant vers la rigueur.

Les barbouzes, les amateurs de Sushi, les lessiviers de Clearstream sont nos ennemis féroces : la classe ouvrière ne pourra pas respirer tant que ce régime subsistera. Pour aller de l’avant, il ne faut pas craindre de vider les écuries d’Augias de ce régime, le plus tôt sera le mieux !

Organisons-nous pour cela ! Dans nos partis, dans nos syndicats, à tous les échelons du mouvement ouvrier, c’est la question de l’heure !

Retrait du CESEDA ! Retrait du CNE ! Retrait de la LEC !
Chirac, Villepin, Sarko, majorité UMP : retrait !

Aucun commentaire: