20 septembre 2006

A gauche du PS, c'est comme au PS !

Avec la fête de l'Huma, cette confusion au sommet vient de s'accentuer. L'impression générale en effet est maintenant, explicitement, qu'à "gauche de la gauche", hé bien ... c'est "comme au PS" !

Cette impression est fondée, mais il est important de comprendre sur quoi. A gauche de la gauche comme au PS, après le 29 mai 2005, on a tout dit sauf que MM. Chirac, De Villepin et Sarkozy étaient illégitimes, devaient partir, et que le moment d'organiser la mobilisation pour les chasser et pour changer de régime, mobilisation possible comme l'ont montré le 29 mai et la lutte contre le CPE, mobilisation nécessaire car on ne fera pas l'économie d'une crise et d'une rupture, oui, dans le sens inverse de celui préconisé par M. Sarkozy. Tout sauf ça, telle a été l'orientation commune des ténors du Oui et de ceux du Non, des dirigeants du PS aux théoriciens du "jamais avec le PS". C'est cette acceptation du régime de la V° République et de ses règles qui conduit à la situation présente.

Sinon, la méthode théoriquement la meilleure pour aborder les élections était connue : que les travailleurs, les jeunes anti-CPE, les militants, se réunissent partout pour élaborer leur programme et désigner leurs candidats aux législatives, puis s'unissent pour chasser Sarkozy, Chirac, De Villepin ...

Au PCF, dans les "comités du Non" qui n'ont plus grand chose à voir avec le mouvement de fond de 2005, sans parler des convulsions bureaucratiques d'ATTAC, c'est donc "comme au PS", finalement. Voila qui ne peut que pousser les uns et les autres à résoudre les choses tous ensemble. Dans les "comités du Non", une pression militante s'exerce pour que le ou la candidat(e) qu'ils soutiendraient, et qui devraient avoir le soutien, estiment-ils, du PCF et de la LCR, soient désignés sur la base d'un programme et non pas pré-désigné par les appareils en place. Cette réaction est tardive et manifeste un sentiment d'urgence. Nous reproduisons ci-dessous l'appel issu de leur réunion du 10 septembre.

Mais de tout façon, tout ne sera que des mots, si, pour commencer, maintenant et ici, l'on n'engage pas la bataille pour stopper la politique gouvernementale.

Ce n'est pas en faisant l'éloge de la politique étrangère de Chirac qui ne serait pas, lui, un "caniche de Bush", ni en espérant un réflexe gaullien pour sauver GDF, que l'on mènera ce combat. Le dit réflexe gaullien avait déjà été manipulé par Sarkozy en 2003, on a vu ce qu'il en a été. En fait, c'est beaucoup plus simple.

Tiré de la Lettre de Liaisons Numéro 191 du 19 septembre 2006

11 septembre 2006

Irak : Troupes US contre Congrès des libertés

Reçu de Solidarité Irak

Grève dans le pétrole en Irak : les troupes US s'acharnent sur le Congrès des Libertés

[vous pouvez faire parvenir vos message de soutien à ifcongress@gmail.com,
copie à contact@solidariteirak.org]

Ces mercredi 6 et jeudi 7 septembre 2006, à deux reprises, les forces américaines ont chargé et mis à sac les locaux du Congrès des libertés en Irak (IFC) à Bagdad.

Déjà, le 12 août, les forces américaines avaient attaqué le local du Parti communiste-ouvrier d'Irak, l'un des composantes de l'IFC, à Kirkouk, en raison du rôle joué par ce parti dans les manifestations et mouvement sociaux contre le gouvernement régional du Kurdistan.

Ces assauts répétés ne sont pas le fruit du hasard. L'IFC, qui dispose d'une forte base syndicale, est à l'initiative de la grève dans le secteur pétrolier iraquien. Le Syndicat général des ouvriers du pétrole et son leader Hassan Jumaa, la Fédération générale des syndicats en Irak et la Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak sont tous membres de l'IFC et soutiennent concrètement le mouvement. Le 2 août dernier, la grève a commencé à Bassora en bloquant les centres de production, mais aussi le port industriel de Bassora - principal lieu d'exportation du pétrole irakien.

Elle s'est ensuite étendue à la région de Bagdad, où, à l'appel de la Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak, vient de se tenir la rencontre des syndicalistes des différentes secteurs en grève (pétrole, cimenteries de Sulaymania, employés municipaux de Bagdad) et où a été discutée l'extension de la grève du pétrole.

Le Congrès des libertés en Irak (IFC), dont le slogan est « Construire une alternative démocratique, laïque et progressiste contre l'occupation US et l'Islam politique en Irak », est en train de devenir la principale force de résistance civile de gauche dans ce pays. Elle doit lancer, dans les semaines qui viennent, sa propre chaîne de télévision par satellite.

Nous attendons plus d'informations sur ce qui s'est passé, mais il y a tout lieu de penser que les forces américaines ont décidé de lancer une campagne d'intimidation contre cette force capable de bloquer la production pétrolière.

Plus d'informations :

Solidarité Irak,
www.solidariteirak.org

Congrès des libertés en Irak
www.ifcongress.com