20 avril 2006

Costa Rica : un dirigeant syndical menacé de 60 ans de prison !

Orlando Barrantes, dirigeant du syndicat des ouvriers de la banane CONATRAB, sera jugé les 20 et 21 avril 2006. Il est accusé d’avoir organisé, voilà 5 ans, la séquestration de 4 policiers et le procureur demande à son encontre une peine de 60 ans de prison. Dans la réalité, lors d’une intervention de la police anti-émeute contre une manifestation pacifique d’ouvriers des plantations de bananes, plusieurs policiers ont été retenus par les manifestants, puis libérés. C’est cet acte, dans lequel l’implication de Barrantes n’est même pas prouvée, que le procureur a qualifié de séquestration pour étayer des poursuites criminelles. Ivàn Angulo, employé municipal, est poursuivi pour les mêmes motifs.

Orlando Barrantes dérange ; il remet en cause de puissants intérêts. Avec le syndicat CONATRAB, il a organisé des milliers d’ouvriers agricoles et d’anciens travailleurs des plantations qui ont été exposés dans les années 70 à un puissant pesticide, le Nemagon (DBCP). Ce produit très toxique a continué d’être utilisé en Amérique Centrale bien après que son usage ait été interdit aux USA. Les ouvriers qui le manipulaient n’ont jamais été informés du danger, ni munis de tenues de protection. Or ce pesticide est responsable d’avortements et de stérilité. Il provoque des troubles de la vue et attaque la peau. Il est à l’origine de cancers du foie et de l’appareil digestif.

Les travailleurs victimes du pesticide se sont organisés pour intenter des procès aux trusts de la chimie qui l’ont produit et commercialisé même après que sa nocivité ait été reconnue par l’OMC. Ils attaquent également en justice les grandes compagnies bananières Standart Fruit, Del Monte et Chiquita Brand, qui ont délibérément mis en danger des centaines de milliers d’ouvriers agricoles. Plus de 1600 dossiers ont déjà été transmis à la justice nord américaine, et cela pour le seul Costa Rica, car une douzaine de pays sont concernés.

Rien d’étonnant à ce qu’on veuille faire taire ceux qui demandent réparation. Des intérêts financiers considérables sont en jeu : déjà des ouvriers agricoles du Nicaragua ont obtenu une indemnisation devant la justice des USA. Les trusts de la chimie et les grandes compagnies bananières redoutent des condamnations en série et de devoir payer des centaines de millions de dollars. Au Honduras, le dirigeant syndical Medardo Garcia, engagé dans le même combat, a été assassiné par des tueurs à gages. Orlando Barrantes a lui même été agressé et menacé de mort.

Il y a urgence à intervenir pour exiger :

· Non à la criminalisation des luttes populaires
· Arrêt des poursuites contre Orlando Barrantes et Ivàn Angulo
· Justice et réparation pour les victimes du NEMAGON


Auprès de la justice du Costa Rica : ins_judicial@poder.judicial.go.cr

Auprès de l’ambassade du Costa Rica, 78 avenue Emile Zola 75015 Paris
Fax : 01 45 78 99 66

Envoyer vos messages de solidarité et prises de position à : conatrab@hotmail.com
Transmis par la CGT de l'ONIC

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